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Glenn Martens et H&M, la rencontre du style incisif et du luxe accessible
La mode adore les chocs esthétiques qui font sens. La capsule Glenn Martens x H&M en est un parfait exemple, pensée comme une passerelle entre un vocabulaire couture ultra pointu et une diffusion grand public maîtrisée.
Au moment où Glenn Martens prend les rênes de Maison Margiela tout en poursuivant sa direction artistique chez Diesel, le créateur belge signe avec H&M une proposition pop et décomplexée, bourrée de références, qui assume autant la virtuosité du trompe l’œil que l’envie d’habiller le quotidien avec panache.
La collection arrive en boutique et en ligne le 30 octobre 2025, avec une campagne délicieusement théâtrale portée par Joanna Lumley et Richard E. Grant.
Un créateur au sommet, une écriture claire
Depuis ses années Y/Project jusqu’à la relance musclée de Diesel, Glenn Martens impose une grammaire singulière faite de volumes décalés, d’humour à froid et de construction intelligente. Sa nomination à la direction de Maison Margiela en janvier 2025 a confirmé sa place au premier rang des auteurs de la mode contemporaine, capables d’alterner expérimentation et désirabilité.
Cette aura irrigue pleinement la capsule H&M, qui réinterprète des archétypes du vestiaire avec une précision taillée pour la ville.
Une collection pensée pour le mouvement et la métamorphose
La force de la ligne Glenn Martens x H&M tient dans sa capacité à sculpter le réel. Les pièces jouent la modularité et la transformation: une pince, une patte, un zip déplacé et la silhouette change de rythme. Les effets de trompe l’œil sont omniprésents, du top à manches longues imprimé maille au fourreau qui reproduit une robe du soir à carreaux, tandis qu’un foulard en soie simule des colliers vintage.
Tout a été conçu pour rester simple à porter et riche en détails, avec cette touche d’esprit britannique chère au créateur, entre tartans, clins d’œil Highlands et un humour très dry.
Le vêtement comme terrain de jeu
Dans le regard de Martens, l’iconique n’exclut jamais l’ironie. Les basiques H&M sont torsadés avec finesse : bombers plus nerveux, chemises à carreaux dont l’allure se sculpte au doigt, denim à la sensualité graphique, trench à revers modelables.
Même l’underwear se voit réinventé, preuve que la collaboration ne s’arrête pas aux pièces « statement » mais s’invite dans les strates les plus intimes du vestiaire. La campagne, mise en scène comme une comédie royale joyeusement anarchique, souligne cette envie d’expressivité totale.
Accessibilité assumée, désir intact
H&M sait orchestrer le désir de ses collaborations en gardant le juste équilibre entre accessibilité et précision du geste. Ici, la proposition s’adresse autant aux fidèles de Martens qu’aux curieux attirés par une mode d’auteur rendue lisible.
Les looks sont pensés pour circuler du jour au soir, enchaîner métro, galerie et dîner, sans perdre l’étincelle. La coupe est le vrai luxe de cette capsule, et la construction en est la signature silencieuse. Les prix restent alignés avec l’offre premium de l’enseigne, tandis que la distribution est calibrée sur une sélection de magasins et sur hm.com à partir du 30 octobre.
Un récit contemporain, entre archives et culture pop
Ce projet ne fige rien. Il revisite des codes de haute couture sans les citer littéralement, convoque des motifs de garde-robe britannique et des trompe l’œil issus des archives du créateur pour mieux parler au présent.
La réussite tient à ce ton juste, à la frontière de l’expérimentation et du plaisir immédiat, avec des pièces qui se mixent sans effort et laissent place à la personnalité de celui ou celle qui les porte. On retrouve la rigueur de l’atelier et la désinvolture du bitume, un alliage qui fait la modernité de la mode européenne.
Pourquoi cette capsule compte pour l’industrie ?
Dans un marché où la collaboration est devenue un format en soi, celle-ci montre une voie exigeante. Elle ne se contente pas d’apposer un nom prestigieux sur des basiques, elle met en circulation une véritable idée de vêtement, fondée sur la coupe, la transformation et la narration.
Elle accompagne aussi l’évolution du parcours client, fortement influencé par le digital et par des campagnes à fort capital culturel, capables de créer de la conversation au delà du simple drop. La présence d’un créateur à la tête de Maison Margiela et de Diesel ancre l’opération dans une réalité haut de gamme tout en ouvrant le jeu à un public élargi.
En pratique, comment la porter ?
La promesse est simple et désirable. Un manteau à revers sculptables donne du relief à un jean droit et des bottes affûtées. Une robe trompe l’œil se porte avec un cardigan seconde peau pour un contraste de textures. Un foulard imprimé bijoux signe un tailoring sobre d’un clin d’œil brillant.
Les accessoires jouent la ligne allongée, la silhouette se lit en verticalité, et l’allure reste fluide. Autrement dit, l’esthétique Martens, mais à un niveau de luxe accessible qui fait mouche.
L’audace à hauteur de ville
Glenn Martens x H&M coche les cases de la très bonne collaboration : une vision singulière clairement traduite, des pièces transformables qui donnent envie d’expérimenter et une distribution qui respecte l’attente.
C’est une mode à vivre autant qu’à regarder, une capsule qui capture l’énergie du moment sans renoncer à l’exigence. À la veille du lancement, on tient probablement l’un des drops les plus malins de la saison, capable d’installer des silhouettes mémorables dans la vraie vie.
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